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Entretien avec M. Robert Sinclair, Aéroport de Bristol

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M. Robert Sinclair es le Président-directeur général de l’aéroport de Bristol.

« Il est essentiel que le rôle des aéroports régionaux majeurs ne soit pas négligé suite aux décisions du gouvernement britannique de soutenir le projet d’une troisième piste à l’aéroport d’Heathrow ».

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L’aéroport de Bristol a récemment ouvert une nouvelle zone de contrôles de sécurité dans le cadre d’une extension d’un montant de 24 millions de livres sterling. Vous améliorez constamment l’expérience du passager. Que pouvez-vous nous dire concernant le récent développement ?

Depuis 2010, l’achèvement de l’extension du terminal ouest attire les investissements à l’aéroport de Bristol, totalisant une somme de plus de 150 millions de livres sterling. L’extension de 9 000 m2 abrite une zone de contrôles de sécurité à la pointe de la technologie, comprenant 12 files de sécurité, y compris une voie rapide réservée. Une nouvelle zone de préparation préalable à l’embarquement permet aux passagers de préparer leurs affaires en vue des contrôles et un système de retour de plateau automatisé avec de plus grands tapis transporteurs fluidifie le processus vers les détecteurs de métaux, les rayons X et les scanners de sécurité, si nécessaire. Tout cela se déroule le long d’un mur numérique de 14 mètres de long, sur lequel figurent des informations relatives aux destinations outre-mer et des courts-métrages présentant des voyages inspirants, réalisés par des habitants de la région. Le développement comprend également une plus grande zone de réception des bagages, des installations douanières, ainsi qu’une zone de rencontres, améliorant également l’expérience d’arrivée des passagers.

Depuis la mise en fonction de la nouvelle zone de contrôles de sécurité, les notes de satisfaction client n’ont fait qu’augmenter, et ceci n’est pas une coïncidence. Au troisième trimestre 2016, l’aéroport de Bristol était numéro un au Royaume-Uni, en ce qui concerne la satisfaction générale des passagers, conformément au programme d’évaluation générale, ASQ (Airport Quality Service). En utilisant activement les données ASQ pour identifier les passagers d’affaires ou de loisirs les plus influents, nous avons été en mesure d’élever notre niveau de satisfaction des clients dans nos nouvelles installations. Tout en accélérant les processus essentiels comme la sécurité, nous avons insufflé un sentiment prononcé d’identité régionale tout au long de la conception, permettant à de nouvelles installations de voir le jour.  

 

La mise en œuvre des dernières technologies dans les aéroports permet d’améliorer les normes de service à la clientèle. À cet égard, quels défis a dû relever l’aéroport de Bristol ?

Les compagnies aériennes et les clients recherchent de plus en plus l’automatisation des processus. Notre défi est donc de permettre ce changement sans pour autant perdre le côté humain ; ainsi, un aéroport régional tel que celui de Bristol peut se différencier. La technologie nous donne également la possibilité de mieux comprendre la façon dont nos passagers se déplacent dans un terminal, tout en identifiant les zones d’encombrement et d’envisager les opportunités potentielles pour de nouveaux produits et services. Elle peut aussi promouvoir l’innovation dans les processus et pratiques de travail en permettant, par exemple, d’effectuer les contrôles de sécurité à un endroit plus éloigné, où les agents seront moins distraits. Au-delà de l’aéroport, il y a une grande opportunité pour améliorer l’efficacité de l’espace aérien qui, au Royaume-Uni, fonctionne toujours avec un système conçu dans les années 1960.

 

Le Plan directeur 2006-2030 de l’aéroport international de Bristol répond à une croissance future. Où en êtes-vous de ce plan ?

Le Plan directeur de 2006 a fourni la structure à partir de laquelle nous avons obtenu la permission de développer et d’améliorer les installations nécessaires pour recevoir 10 millions de passagers par an. Ce plan complet comprend 30 éléments différents dans les extensions des terminaux, des zones de stationnement pour aéronefs supplémentaires et un hôtel sur place. Depuis 2011, nous développons ces différents éléments en accord avec les exigences croissantes des clients et la majeure partie de l’infrastructure essentielle est désormais en place. Si, à l’avenir, l’aéroport répond à cette demande croissante en termes de transport aérien, nous devrons porter notre attention vers l’infrastructure de transport au-delà de notre périmètre, en particulier vers le réseau routier local. Nous soutenons les projets visant à développer un couloir de transport multimodal entre la ville de Bristol et son aéroport. Mais pour ce faire, nous avons besoin de l’aide du gouvernement britannique.

 

L’un de vos objectifs est d’être l’aéroport régional le plus durable du Royaume-Uni. Quelles actions ont été entreprises afin de réduire l’impact sur l’environnement ?

Le développement de l’aéroport s’accompagne d’un ensemble complet de contrôles, de surveillance et d’atténuation d’une série d’impacts environnementaux, y compris le bruit, la qualité de l’air et la biodiversité. Nous avons également obtenu le Airport Carbon Accreditation (un programme de gestion du carbone en quatre niveaux d’accréditation), par le Conseil international des aéroports Europe (ACI Europe), reconnaissant nos efforts quant au recensement des émissions de carbone des travaux et notre implication pour réduire leur impact. Notre prochain défi est d’atteindre une production de carbone neutre.

 

Les destinations les plus populaires de l’aéroport de Bristol sont influencées par les vols charters. Ces destinations sont principalement l’Espagne et les Îles Canaries. S’agit-il d’un segment qui sera amené à beaucoup évoluer ?

Nombreux étaient ceux qui avaient annoncé la disparition du secteur charter à la suite de la révolution du low-cost. Bien qu’il y ait eu des pertes, les opérateurs majeurs demeurent solides et continuent d’offrir des choix attrayants à leurs marchés cibles. À Bristol nous avons la chance de travailler avec les « deux grands » du Royaume-Uni, Thomson et Thomas Cook ; le plus ancien effectuera des vols long-courriers à partir de mai 2017, après quelques années d’absence. Le Dreamliner 787 nous change la donne puisqu’il met en jeu des destinations long-courriers plus exotiques, en plus des lieux traditionnels comme l’Espagne et les Îles Canaries.

 

Ces dernières années, l’aéroport de Bristol a connu un changement rapide. D’après vous, d’où proviendra la croissance future ?

Depuis 2009, l’aéroport de Bristol est le seul du Royaume-Uni à faire partie des dix premiers aéroports à afficher une croissance annuelle. Près de 7,5 millions de passagers ont traversé notre terminal en 2016 et nous espérons atteindre les 8 millions en 2017. Toutefois, l’analyse montre que 7 millions de passagers supplémentaires de notre secteur voyagent depuis les aéroports de Londres chaque année. Il nous reste encore bien des choses à envisager. Cela étant, le marché de l’aviation britannique est extrêmement compétitif, comptant plus de 50 aéroports à la conquête de parts de marché. De meilleures liaisons de transport agrandiraient efficacement notre secteur. C’est pourquoi nous nous concentrons sur l’accès à l’aéroport de Bristol.

 

L’aéroport de Bristol appelle aux améliorations des liaisons routières et ferroviaires vers le principal aéroport desservant l’Angleterre du Sud-Ouest et le pays de Galles du Sud. Une fois cet objectif atteint, serez-vous en mesure de jouer un rôle important en ce qui concerne la capacité aéroportuaire du Royaume-Uni ?

Il est essentiel que le rôle des aéroports régionaux majeurs, comme celui de Bristol, ne soit pas négligé suite aux décisions du gouvernement britannique de soutenir le projet d’une troisième piste à l’aéroport d’Heathrow. La plupart des passagers qui voyagent à destination et en provenance du Royaume-Uni passent par des aéroports autres que celui d’Heathrow. Les bénéfices d’une connectivité accrue, le tourisme entrant et davantage d’emplois devraient être répartis sur l’ensemble du pays, et non seulement à Londres.

La solution aux contraintes de capacité à Londres a dominé l’agenda de l’aviation britannique depuis plusieurs dizaines d’années et malgré le soutien du gouvernement, la construction d’une troisième piste à Heathrow reste encore bien lointaine. Pour l’instant, la priorité doit être l’optimisation de la capacité existante. Faire passer les passagers de tout le Royaume-Uni par l’aéroport d’Heathrow n’est une stratégie de transport ni durable, ni globale. Il convient d’en faire davantage pour améliorer l’accès aux aéroports régionaux, qui peuvent répondre à la demande de proximité, réduisant ainsi les temps de trajet pour les voyageurs, en encourageant l’utilisation des transports publics dans le processus.

 

 

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