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Simulateurs de vol

Ana Isabel Manzano

Ana Isabel Manzano

AERTEC / Aerospace Industry

 

Les dispositifs de simulation de vol ou FSTD (Flight Simulator Training Device) sont destinés à reproduire une expérience sensorielle similaire à celle d’un aéronef en vol et sont utilisés pour l’entraînement du personnel navigant.

Le fait de pouvoir réaliser une simulation de vol dans un environnement contrôlé permet de simplifier la complexité opérationnelle de l’entraînement et de réduire les coûts, par rapport à un entraînement en situation réelle. Les simulateurs permettent aux membres d’équipage, qui doivent être capables de gérer n’importe quel imprévu, de faire face à des situations qui seraient difficiles à reproduire à bord d’un aéronef en plein vol, sans mettre en péril son intégrité ; l’entraînement inclut des procédures anormales ou d’urgence, et la pratique s’étend à des situations diverses. Dans de réels aéronefs, cet entraînement impliquerait une consommation importante de carburant, ce qui n’est pas souhaitable pour les compagnies aériennes. Ce sont, entre autres, les raisons pour lesquelles l’utilisation de ces simulateurs s’applique à l’entraînement aux procédures d’urgence et aux manœuvres de vol.

Le premier objectif des simulateurs de vol est d’économiser du temps et de l’argent tout en dispensant le meilleur entraînement possible au personnel navigant.

Les progrès des technologies et le développement des systèmes ont permis la création de dispositifs adaptés à la réalité de l’engin simulé. Ainsi, leur utilisation s’est étendue à l’entraînement requis pour piloter un aéronef, à l’instruction et à l’évaluation des capacités du personnel navigant commercial (PNC), et peut servir à la mise à niveau annuelle, comme exigé par les compagnies où ce personnel travaille.

Afin de s’assurer que les simulateurs sont adaptés à l’entraînement et à la formation du personnel navigant, ils doivent être agréés par les autorités compétentes, qui délivrent un certificat de qualification FSTD pour valider chaque simulateur en fonction de son niveau de classification, A, B, C ou D, ce dernier niveau étant le plus avancé car il garantit la reproduction la plus fidèle du comportement de l’aéronef. Afin d’obtenir cette certification, les caractéristiques du simulateur doivent être conformes à celles de l’aéronef et être détaillées dans la documentation produite par l’organisme concerné (la FAA ou l’EASA, par exemple), où l’on retrouvera les caractéristiques techniques du simulateur et du mode de vérification des différentes fonctionnalités.

Il existe plusieurs types de simulateurs, plus ou moins proches de la réalité. Un simulateur de cabine est la reproduction d’une cabine, grandeur nature, et peut être installé sur une plateforme bien stable sur une structure fixe en hauteur, ou en mouvement sur des actionneurs hydrauliques ou électromagnétiques, avec des mouvements libres allant jusqu’à 6 degrés, contrôlés par des systèmes informatiques.

Les simulateurs de vol destinés à l’entraînement des pilotes sont souvent montés sur une plateforme pouvant bouger dans tous les sens, générant ainsi une sensation de vol réaliste. Ils disposent d’écrans d’affichage recréant un environnement en situation de vol et grâce aux programmes de contrôle des systèmes, il est possible de créer de nombreuses conditions ou situations particulières, tout en reproduisant l’aspect, les sensations et le fonctionnement des systèmes de l’aéronef de la façon la plus fidèle à la réalité.

Dans le cas de l’entraînement du personnel navigant commercial, le dispositif doit être équipé de systèmes qui simulent, à titre d’exemple, des situations d’incendie et de fumée, de panne dans les systèmes de communication, et doit permettre de s’entraîner à la procédure d’évacuation d’urgence, qui doit être exécutée en 90 secondes et à laquelle le personnel doit s’entraîner au moins une fois par an (cours de mise à niveau), même s’il revoit ces procédures chaque jour avant de monter à bord de l’avion, au moment du briefing ou lors du silent review.

Voici quelques exemples des différents dispositifs de simulation, destinés à l’entraînement aux procédures de vol :

PTT : les Part-Task Trainers (entraîneurs partiels) sont des simulateurs utilisés pour reproduire un système particulier de l’avion.

CPT : le simulateur Cockpit Procedures Trainer (procédure du poste de pilotage) est utilisé pour s’entraîner à des procédures basiques dans le poste de pilotage, des vérifications, etc.

CEET : le simulateur Cabin Emergency Evacuation Trainer (entraînements d’évacuation d’urgence du personnel de cabine et des pilotes) sert aux simulations d’urgence et d’évacuation, spécialement conçues pour s’entraîner à ce type de procédures, comme leur nom l’indique.

FNPT : le dispositif Flight and Navigation Procedures Trainer (simulateur de procédures de vol et de navigation), également baptisé Fixed Base Simulator (simulateur fixe), reproduit les procédures de vol et de navigation, en particulier certains dysfonctionnements des systèmes, sans pour autant posséder les caractéristiques d’un FFS.

FFS : le Full Motion Flight Simulator (simulateur de vol complet) doit reproduire les systèmes les plus importants de l’aéronef, utiliser un système visuel OTW (outside world) et dispose d’une plateforme en mouvement.

En définitive, même si un simulateur est un petit bijou de l’ingénierie qui peut valoir son pesant d’or, son premier objectif est d’économiser du temps et de l’argent tout en dispensant le meilleur entraînement possible au personnel navigant, afin qu’il puisse gérer les situations défavorables à des moments critiques. Et si la sécurité vous paraît chère payée… imaginez une panne !

 

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